Praxis
Jeûne & abstinence
Le jeûne et l'abstinence sont des pratiques que l'on retrouve dans la plupart des religions. Le christianisme ne fait pas exception.
Le Carême chrétien ressemblait fort, à l'origine, au Ramadan pratiqué de nos jours par les musulmans (Le Ramadan s'est d'ailleurs très probablement inspiré du Carême chrétien des origines). Il consistait en un seul repas, végétarien, pris le soir, après le coucher du soleil, un jeûne assez strict étant observé le reste du temps. Peu à peu, toutes sortes de dérogations et d'assouplissements de la règle sont apparues, notamment pour permettre aux paysans, astreints à de durs travaux en cette période de l'année (labourages, etc.) de "tenir le coup". Aujourd'hui, il ne reste plus grand chose de la rigueur des origines.
Et pourtant! En ces temps d'hyperconsomation où nous sommes littéralement gavés tout au long de l'année de produits de toute sorte, alimentaires et autres, l'abstinence volontaire prend toute sa valeur. C'est d'abord un acte concret de résistance au harcèlement consommatoire ambiant. C'est aussi un excellent exercice de volonté sur soi-même, et d'apprentissage d'une certaine frugalité naturelle de laquelle la "société de consommation" s'efforce de nous détourner. C'est aussi une manière d'entrer en communion avec nos ancêtres qui ne jouissaient pas de la même abondance et devaient durement gagner leur pain, mais aussi avec tous ceux qui dans le monde, aujourd'hui encore, n'ont pas de quoi manger à leur faim. Enfin, une telle pratique, lorsqu'elle est communautaire, renforce la cohésion du groupe.
Ah! Comme on l'apprécie le gigot aux flageolets du dimanche de Pâques, ou l'agneau pascal, sous quelque forme qu'on le mange, après 46jours d'abstinence de viande! On redécouvre la valeur des bonnes choses que nos palais blasés ne savent même plus goûter.
En outre, pour pallier cette abstinence carnée, on renouera avec des mets basiques riches en protéines et très en faveur chez nos ancêtres (qui étaient loin de manger de la viande tous les jours) mais un peu délaissés et méprisés de nos jours: Lentilles fèves et pois reviendront à l'honneur, ainsi que leurs cousins plus exotiques: Haricots, soja, fenugrec. La fadeur relative sera compensée par des légumes forts en goût comme les choux, mais aussi par l'usage abondant d'épices et de condiments. Bref, une façon agréable de varier les plaisirs culinaires et de donner libre cours à sa créativité. A cela s'ajouterons fromages, oeufs et laits caillés. Une belle occasion de retrouver les plaisirs d'une certaine simplicité frugale.
Bien chers frères, je vous convie à la joie de renouer avec la saine et sainte pratique du Carême. Si le jeûne vous fait peur, contentez-vous pour votre premier Carême d'une simple abstinence de viande (et d'alcool) depuis le mercredi des cendres jusqu'à la vigile pascale, mais pratiquez un jeûne complet le mercredi des cendres et le Vendredi Saint. Profitez en aussi pour mettre en oeuvre quelque bonne résolution de votre choix (s'arrêter de fumer, par exemple).
Pratiquons ensemble les "pénitences" du Carême et de l'Avent, nous renforcerons nos corps et nos âmes.
Dominus vobiscum.
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